Sol, carbone et biodiversité : des enjeux incontournables pour Vivescia
Faire le point sur les connaissances scientifiques en matière de sol, carbone et biodiversité, les trois piliers du programme Transitions, tel était l’enjeu de la conférence organisée par Vivescia, mardi 4 juin, lors des Céréalistes, à Somme-Vesle (Marne).
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« La matière organique est le premier facteur de qualité et de fertilité des sols, rappelle Pascal Boivin, professeur à la Haute École du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève (Hepia). On connaît les leviers qu’il faut additionner pour une bonne santé des sols : implantation de couverts végétaux, réduction du travail du sol… Le défi est de les généraliser à tous les agriculteurs. Pour y parvenir et réussir cette transition qui dure au moins cinq ans, il faut les soutenir financièrement et les former, car on passe de recettes standardisées à du sur-mesure. »
Les couverts, essentiels pour la santé des sols
C’est bien l’objectif du programme Transitions, lancé par Vivescia en 2023, auquel adhèrent 200 agriculteurs pour la campagne 2023-2024 avec un objectif de 1 000 adhérents pour la récolte 2026. Transitions est basé sur une obligation de résultats, mais sans imposer aux agriculteurs les leviers à mettre en œuvre, car « sur chaque exploitation, de nombreux paramètres sont à prendre en compte et pas forcément les mêmes que le voisin », souligne Étienne Mignot, expert innovations agronomiques et environnementales chez Vivescia.
Chaque adhérent engagé choisit les leviers qu’il souhaite mettre en place parmi la vingtaine identifiée par la coopérative. « Parmi eux, les couverts sont essentiels car ils permettent de jouer sur plusieurs niveaux de la décarbonation de l’agriculture : ils couvrent les sols et permettent de stocker du carbone et de réduire les doses d’azote à apporter au bout de quelques années. »
La biodiversité, l’enjeu qui monte
La pression des bioagresseurs va croître à l’avenir notamment en raison du réchauffement climatique. « Rechercher des alternatives efficaces aux produits phytosanitaires peut commencer par favoriser la biodiversité en milieu agricole grâce à une hétérogénéité du paysage comprenant des éléments stables offrant refuge et alimentation aux auxiliaires, mais également une augmentation de la diversité des espèces cultivées », souligne Thomas Damestoy, enseignant-chercheur en écologie et entomologie à UniLaSalle.
Mais l’évaluation de l’impact de la biodiversité une fois installée est relativement compliquée. Il existe des méthodes directes : relevé de végétation, tente malaise (pour les Syrphidae), piège à fosse (pour les Carabidae), cuvette jaune… Et des méthodes indirectes (HVE, DEXiPM, Pyramide de Natagriwal en Belgique). L’enjeu à venir est de combiner les deux types de méthodes pour s’approcher de l’outil idéal.
De son côté, Vivescia s’est appuyée sur la certification environnementale de niveau 2 et la HVE pour mesurer l’impact de la biodiversité sur les exploitations des adhérents intégrant le programme Transitions. « Avec cet enjeu biodiversité, l’objectif sera aussi de coller aux attentes des clients et aux référentiels internationaux, car on y parle de plus en plus de biodiversité à l’instar du carbone il y a quelques années », constate Armand Gandon, responsable du déploiement du programme Transitions chez Vivescia.
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